N
Une voyelle nasale exige que l’air phonateur s’échappe par les cavités buccales et nasales, le voile du palais étant abaissé de façon à laisser pénétrer l’air à la fois dans les deux cavités. Dans le cas d’une consonne nasale, l’air phonateur s’échappe par la cavité nasale –la sortie buccale étant fermée pendant l’occlusion–, le voile du palais étant abaissé, laissant entrer l’air dans les deux cavités.
La résonance nasale correspond à l’un des six critères de description articulatoire des sons humains. Elle intervient lorsque, la luette étant détachée de la paroi pharyngale, l’air pénètre à la fois dans la cavité nasale et la cavité buccale.
C’est le ganglion de Corti, situé dans la cochlée, qui donne naissance au nerf auditif. Ce dernier est composé d’environ 30000 fibres afférentes dont le rôle est de transmettre l’information sensorielle au cerveau, plus spécifiquement à une région de l’aire temporale dite aire de projection auditive. Les voies auditives nerveuses vers le cerveau commencent par le nerf auditif, qui pénètre dans le tronc cérébral au niveau du bulbe rachidien et passent par de nombreux relais, dont le premier est le noyau cochléaire du bulbe rachidien, avant d’atteindre l’aire de projection auditive.
On appelle nerf cochléaire la section du nerf auditif qui prend naissance dans le ganglion de Corti de la cochlée. Le nerf auditif est composé de 30000 fibres afférentes dont le rôle est de transmettre l’information sensorielle au cerveau, plus spécifiquement à une région de l’aire temporale dite aire de projection auditive.
Le nerf facial est le VIIe nerf crânien, et l’un des nerfs crâniens participant au contrôle buccophonatoire. Le nerf facial contrôle notamment les muscles des lèvres ainsi que le muscle buccinateur, situé dans la joue et dont la contraction tire la commissure des lèvres vers l’arrière. Les lésions touchant ce nerf affectent particulièrement la production des consonnes bilabiales ([p m b]) et des voyelles arrondies ([u y], etc.).
Le nerf vestibulaire est situé dans l’oreille interne, il se joint au nerf cochléaire, qui prend naissance dans la cochlée, pour former le VIIIe nerf crânien, le nerf auditif. Le nerf vestibulaire relie les récepteurs sensoriels de l’appareil vestibulaire, c’est-à-dire la macula (pour les sacs vestibulaires) et la crête ampullaire (pour les canaux), aux centres nerveux. Les récepteurs sensoriels de l’appareil vestibulaire n’ont aucun rôle dans l’audition.
Ce nouveau domaine de la phonétique est du ressort de la neurolinguistique qui, elle-même, est née de la recherche anatomique sur le cerveau. L’apport de l’aphasiologie à la neurolinguistique contemporaine est considérable. En effet, l’étude des troubles du langage à la suite d’une lésion cérébrale (= aphasie) a fourni aux recherches actuelles sur la base neuronale des langues un cadre théorique, des descriptions du mécanisme cérébral, une méthodologie de recherche et un vocabulaire technique explicite. Les études sur l’aphasie ont montré que les troubles du langage pouvaient affecter la compréhension ou l’expression, orale ou écrite. Cela dit, la neurolinguistique comporte maintenant deux branches principales, l’étude des troubles du langage, notamment de l’aphasie, déficit linguistique lié à une lésion dans le cerveau, mais aussi l’étude de l’organisation et du fonctionnement cérébral (neuronique) des langues. L’aphasiologie mise à part, voici le genre de questions que se pose la recherche courante: y a-t-il une zone du langage, des niveaux linguistiques, des unités linguistiques, dans le cerveau? Quelle est la base cérébrale des structures linguistiques? Quel est le câblage neuronal des unités et du fonctionnement d’une langue? En neuro-phonétique, on cherche notamment à savoir comment se fait le stockage mémoriel des sons de la parole et des mécanismes prosodiques, et quel est le mécanisme intégrateur auditivo-sensori-moteur..
En ce qui a trait au codage neuronal de la tonie (ou hauteur perçue) d’un son, on considère que chaque fibre du nerf auditif fonctionne comme un filtre passe-bande. En effet, chaque fibre a une cadence de décharge maximale face à une fréquence de stimulation qui lui est caractéristique. L’emplacement de chaque fibre traduisant une fréquence donnée, on peut croire à une représentation spatiale de la fréquence dans le nerf auditif. Mais alors que certains arguments militent en faveur d’un codage exclusivement tonotopique de la hauteur tonale, d’autres arguments au contraire semblent commander un codage purement temporel. La vérité se trouve probablement quelque part entre ces deux points de vue, des aspects distincts de la hauteur tonale (gamme des hauteurs, types de sons) étant codés distinctement dans le nerf auditif.
Les mécanismes nerveux du codage de la sonie (ou intensité perçue) ne sont pas encore complètement connus. On pense que la sonie augmente en fonction du taux de décharge (nombre de potentiels d’action par unité de temps) des neurones auditifs, ainsi qu’en fonction du nombre des neurones actifs et de leur extension dans le nerf auditif. Cependant, cette explication n’est pas entièrement satisfaisante dans la mesure où des sons à spectre étendu excitent la totalité des fibres et que, d’autre part, à une augmentation de la sonie du seuil de l’audition au seuil de la douleur ne correspond pas une augmentation équivalente du taux de décharge, celui-ci présentant une saturation dès 40dB au-dessus du seuil de décharge (taux de décharge spontané). Enfin, plusieurs recherches tendent à montrer que le taux de synchronisation des décharges pourrait être un indice du codage neuronal de la sonie.
Le terme « neutralisation » réfère au fait qu’une opposition phonologique n’est plus pertinente dans un contexte donné de la chaîne. Il s’agit de la perte d’une opposition distinctive, dans un contexte phonologique déterminé, entre des phonèmes partageant un ou plusieurs traits communs. En français non méridional par exemple, l’opposition entre /é/ et /è/ en syllabe ouverte (« fée »-« fait ») est systématiquement suspendue en syllabe fermée, où l’archiphonème (défini phonologiquement en fonction des traits pertinents communs aux phonèmes dont l’opposition est neutralisée) se réalise phonétiquement comme une voyelle mi-ouverte. Il existe plusieurs sortes de neutralisation, lesquelles peuvent être identifiées par leurs conditions de réalisation.
Est non accentuée l’unité de la chaîne qui ne reçoit pas l’accent.
Une voyelle non arrondie ne présente aucune projection significative des lèvres vers l’extérieur de la bouche. Les lèvres ne s’arrondissent pas, elles sont plutôt rétractées, c’est-à-dire proches des dents.
Le noyau forme, avec la coda, la rime qui, elle-même adjointe à l’attaque, constitue la structure métrique de la syllabe. Le noyau, centre de la syllabe, correspond généralement à une voyelle, bien qu’il y ait de nombreuses consonnes syllabiques.
O
Une consonne occlusive s’articule avec une fermeture complète du conduit vocal en un point quelconque du chenal expiratoire.
L’octave est un intervalle entre deux sons dont les fréquences entretiennent entre elles le rapport 2/1. Chaque octave est divisé en 12 demi-tons, lesquels sont utilisés dans les gammes également tempérées.
L’œsophage est un conduit musculo-membraneux compris entre le pharynx et l’estomac. Il permet le passage des aliments.
Alors que les sons sont engendrés par des ondes périodiques, certains bruits sont engendrés par des vibrations qui ne sont pas régulières, soit des vibrations apériodiques. Les cycles par unité de temps d’une onde apériodique sont constamment variables.
Le son est le produit d’oscillations transmises par l’ébranlement des molécules d’un corps gazeux, l’air. Les sons humains sont le produit d’une onde périodique, c’est à dire d’une onde dont les vibrations effectuent des cycles (ou périodes) à intervalles réguliers.
Une voyelle ou une consonne orale implique un passage de l’air par la seule cavité buccale, le voile du palais étant appuyé sur la paroi pharyngale, obstruant ainsi l’entrée des fosses nasales.
L’orbicularis oris est un muscle du visage affecté à la fermeture de la bouche, mais il est également responsable de l’arrondissement et de la fermeture des lèvres.
L’oreille externe est constituée de trois parties: le pavillon, la conque et le conduit auditif externe, lequel se termine par le tympan. L’oreille externe joue essentiellement deux rôles: celui de produire un gain de pression, au niveau du conduit auditif externe surtout, et celui d’aider à la localisation sonore (le son provient-il de l’avant ou de l’arrière, du haut ou du bas, de gauche ou de droite).
L’oreille interne, qui est incluse dans l’os temporal, est formée de plusieurs cavités communiquant entre elles: les canaux semi-circulaires, le vestibule, la cochlée et le labyrinthe osseux. Les composantes de l’oreille interne ne sont pas toutes impliquées dans les mécanismes de l’audition. C’est le cas du labyrinthe osseux, qui fait partie de l’appareil vestibulaire, lequel n’est stimulé que par les mouvements de la tête et par les différentes positions que la tête peut prendre dans l’espace. C’est dans l’oreille interne, et plus particulièrement dans l’organe de Corti, que sont converties en influx nerveux les impulsions sonores, qui seront acheminées au cerveau.
L’oreille moyenne, cavité dite « caisse du tympan », est située entre le conduit auditif externe et l’oreille interne. Elle communique avec l’oreille interne par deux orifices, la fenêtre ovale et la fenêtre ronde et, avec l’arrière gorge (pharynx), par la trompe d’Eustache. Entre le tympan et la fenêtre ovale se trouve la chaîne des osselets, qui comporte trois petits os, lesquels sont suspendus par quatre ligaments et deux muscles: le tensor tympani, dont la contraction exerce une traction sur le tympan vers l’intérieur de la cavité tympanique, et le stapedius, dont la contraction incline l’étrier, conférant ainsi à l’articulation enclume-étrier plus de flexibilité. Le rôle de l’oreille moyenne semble être de transmettre les vibrations aériennes à l’oreille interne. Sous l’effet de la vibration aérienne, le tympan est mis en mouvement. Ce mouvement est transmis par le marteau, qui est solidaire du tympan, à l’enclume et à l’étrier, qui le communique via la fenêtre ovale, dont il est solidaire, à l’oreille interne, jusque dans l’organe de Corti.
Organe de l’oreille interne située dans la cochlée, du côté du canal cochléaire. L’organe de Corti contient de nombreuses cellules réceptrices (les cellules ciliées internes et externes), des celllules de soutient, ainsi que des cellules dites « pilliers de Corti », qui soutiennent l’organe du même nom. La longueur de ces dernières cellules augmente graduellement de la base au sommet du limaçon. Elles forment le tunnel de Corti, lequel contient un liquide apparenté à l’endolymphe.
La phonétique orthoépique prescrit une prononciation en fonction d’une norme donnée. On l’appelle aussi phonétique « normative » ou « prescriptive ».
Le spécialiste de l’orthophonie, « l’orthophoniste », est un clinicien qui est amené à rencontrer, dans le cadre de sa profession, des personnes de tous les âges: enfants d’âge préscolaire et scolaire, adolescents, adultes et personnes âgées. L’orthophoniste a pour tâche, en premier lieu, d’évaluer et de diagnostiquer les troubles de la communication lors d’entrevues. Il sera ainsi amené à constater, sur la base de ses observations, des troubles de la voix (par exemple la dysphonie), des troubles de la parole (par exemple des problèmes de bégaiement, d’articulation de la parole), des problèmes liés à la structure du langage (par exemple la dysphasie, la dyslexie, l’aphasie), ou des retards dans l’acquisition du langage.
Les orthophonistes, en plus de leur travail d’observation et de diagnostique, doivent discuter avec les personnes de leur trouble et de ses implications, sans oublier les moyens à prendre pour les corriger. Ils doivent également soutenir et encourager leurs patients, leur fournir des outils leur permettant de rendre leur communication plus efficace: des stratégies, des techniques, des conseils, etc. Ils doivent encourager les gens à être socialement actifs, à s’intégrer à leur milieu, etc. Les orthophonistes doivent en outre trouver des moyens de communication alternatifs efficaces pour les personnes qui ne peuvent pas parler ou dont la capacité de communiquer se détériore graduellement.
Ces spécialistes travaillent dans les hôpitaux, les centres de réadaptation, les centres d’hébergement et de soins de longue durée, les écoles primaires et secondaires, les services d’éducation spécialisée, les CLSC, ainsi que dans des cabinets privés. Ils peuvent aussi enseigner et faire de la recherche. La nature de la procédure des traitements varie et peut consister en une thérapie individuelle ou de groupe, et impliquer divers instruments spécialisés.
Au Canada, pour être reconnu comme tel, l’orthophoniste doit posséder au minimum une maîtrise professionnelle en orthophonie (en anglais: « Master’s-level training in Communication Sciences and Disorders » ou « Speech-language pathology »).
Le terme « oscillation » désigne une variation de la valeur d’une grandeur par rapport à un niveau de référence. En phonétique acoustique, l’oscillation désigne plus particulièrement la variation des particules du milieu, en fonction du temps, de part et d’autre d’une position d’équilibre représentant une pression atmosphérique moyenne.
Exemple d’oscillogramme (la voyelle longue «â»):
Une voyelle ouverte se caractérise par une grande aperture et donc un écoulement maximal de l’air.
Un oxyton est un mot dont la dernière syllabe est accentuée. En français, les cas d’expressivité ou d’insistance mis à part, les mots sont généralement des oxytons.
P
Deux signifiants qui ne se distinguent l’un de l’autre que par un seul de leurs phonèmes constituent une paire minimale. Par exemple, en français, « tuque » [tyk] et « duc » [dyk] forment une paire minimale qui permet d’opposer les phonèmes /t/ et /d/.
Le palais dur forme, avec le palais mou (ou voile du palais) qui le prolonge et qui est lui-même terminé par la luette (ou l’uvule), la voûte palatine, à savoir la partie supérieure de la cavité buccale. Il correspond à la partie osseuse de la voûte palatine et constitue le lieu d’articulation des réalisations palatales.
Le palais mou forme, avec le palais dur qui est situé devant lui dans la partie supérieure de la cavité buccale, la voûte palatine. Le voile du palais est un organe mobile qui constitue le lieu d’articulation des réalisations vélaires. Lorsqu’abaissé, il permet à l’air d’atteindre les cavités nasales et ainsi sont réalisées les consonnes et les voyelles nasales et nasalisées. Inversement, lorsqu’il est relevé, il s’appuie contre la paroi supérieure du pharynx et bloque complètement le passage de l’air vers les fosses nasales permettant du même coup la réalisation des consonnes et des voyelles orales.
Une consonne palatale a le palais dur comme lieu d’articulation. Le son [j] est une consonne palatale.
Une consonne palatalisée nécessite un déplacement secondaire de l’articulation principale vers le palais dur.
La division palatine permet de reconnaître deux sections distinctes sur la surface du palais. Il s’agit d’une part du palais dur (osseux), et d’autre part de la partie fibreuse, le palais mou (aussi appelé voile du palais). La distinction entre palais dur et palais mou sous-tend la distinction entre les consonnes palatales et les consonnes vélaires.
Une consonne palato-alvéolaire a les alvéoles et le palais dur comme lieux d’articulation.
Le palato-glossus est un muscle du voile du palais qui permet d’abaisser celui-ci lors de la réalisation de sons nasaux
Exemples de palatogrammes:
(gracieuseté du professeur Claude E. Rochette, de l’Université Laval).
La paraphasie phonémique est une variété de transformations aphasiques caractérisée par la présence de mots anormalement dits, c’est-à-dire dans lesquels on retrouve des unités phonologiques omises, ajoutées, déplacées ou remplacées par d’autres. La réalisation phonétique est cependant normale, les phonèmes énoncés sont correctement prononcés et il n’y a pas perte d’information pour l’auditeur, le mot demeurant reconnaissable en contexte. La paraphasie phonémique est en outre une perturbation inconstante, certains segments d’une phrase étant normalement produits et d’autres anormalement.
La parésie est un trouble arthritique propre au syndrome de désintégration phonétique de l’aphasie de Broca. Les troubles parétiques sont caractérisés par la faiblesse des mouvements articulatoires, particulièrement par la faiblesse des mouvements du voile du palais et du pharynx, et par l’insuffisance du souffle trachéal. Les troubles parétiques ne sont pas permanents, ils se résorbent graduellement, en un court laps de temps, avec l’émergence des perturbations dystoniques.
La parole peut être continue ou interrompue. Lorsqu’elle est dite continue, c’est qu’elle ne comporte pas de pauses, silencieuses ou remplies. Elle est alors considérée comme étant fluide, par opposition à la parole interrompue qui est dite hésitante.
La parole peut être continue ou interrompue. Lorsqu’elle est dite discontinue, c’est qu’elle comporte des pauses silencieuses ou remplies. Une pause remplie comporte un phatème (par ex. le « e » en français) qui maintient la communication sans apporter d’information. La parole interrompue est dite hésitante lorsque l’indécision du locuteur est évidente. On croit que la présence de pauses d’hésitation dans le discours est liée au décalage qui existe entre la vitesse de production du message et le temps nécessaire à sa planification.
Un paroxyton est un mot qui porte l’accent sur la syllabe pénultième, c’est-à-dire sur l’avant dernière syllabe.
Adaptation d’un son qui tend à se rapprocher, par inertie, d’un autre son de type articulatoire différent avec lequel il est en contact. L’assimilation est partielle lorsque le son assimilé garde un ou plusieurs traits distincts.
Une pause est une brève interruption lors de la production de la parole. La parole qui comporte des pauses est dite « parole interrompue ». On distingue deux types de pauses: les pauses silencieuses et les pauses remplies. Les pauses remplies comportent souvent un phatème (par ex., le « e » en français) qui maintient la communication sans apporter d’information. La parole interrompue est dite hésitante lorsque l’indécision du locuteur est évidente. On croit que la présence de pauses d’hésitation dans le discours est liée au décalage qui existe entre la vitesse de production du message et le temps nécessaire à sa planification.
Partie de l’oreille externe, formée de plusieurs plis caractéristiques et faite de cartilage recouvert de peau.
La phonétique perceptive tente de comprendre, de décrire et d’expliquer la perception de la parole humaine. Pour ce faire, elle a recours aux neuro-sciences mais surtout à la psychologie de la perception et à la psychologie cognitive. Comment arrive-t-on à reconnaître des entités linguistiques distinctes dans ce qui est habituellement une mixture sonore? Comment arrive-t-on à percevoir l’intensité, la hauteur, la durée et le timbre des sons humains? Et quel est le rôle de la mémoire auditive dans la perception? Voilà autant de questions auxquelles elle tente de répondre. On y distingue trois champs principaux d’investigation: l’encodage des paramètres acoustiques, les indices de l’identification phonétique et les modèles de la perception linguistique.
Un trait est pertinent, distinctif ou oppositif, quand il sous-tend une opposition entre des monèmes différents. Par exemple, dans « pots » [po] et « beaux » [bo], les traits sourd et sonore sont pertinents car leur présence entraîne la distinction d’unités significatives minimales différentes (monèmes différents).
Une consonne pharyngale a le pharynx comme lieu d’articulation.
La cavité pharyngale, ou pharynx, est un conduit d’une longueur d’environ 8,9 cm chez l’homme adulte et 6,3 cm chez la femme adulte. Elle est située derrière la langue, à la jonction entre les cavités orales et nasales. Le pharynx forme la portion verticale du conduit vocal au-dessus du larynx, et c’est le premier résonateur du son laryngien. Quatre muscles servent à sa constriction: les constricteurs supérieur, médian et inférieur et le palato-pharyngeus. Le pharynx est quelques fois divisé en trois sections: l’oro-pharynx, le naso-pharynx et le laryngo-pharynx.
Le terme « phase » désigne la vitesse d’une onde, son décalage dans le temps par rapport à une onde dont la valeur serait nulle au temps zéro. La phase se mesure généralement en degrés. Une période totale correspond à 360°. On appelle déphasage le décalage dans le temps de 2 ondes sinusoïdales distinctes de même amplitude et de même fréquence. Cette différence en temps, mesurée en degrés, peut prendre n’importe quelle valeur entre 0 et 360°. Lorsque deux ondes ont une différence de 180°, ont dit qu’elles sont en opposition de phase. L’oreille humaine est relativement insensible aux phases.
L’appareil phonatoire, ou buccophonatoire, est un terme utilisé en phonétique pour désigner l’ensemble des structures impliquées dans la production de la parole: poumons, larynx et cavités supra-glottiques (pharyngale, nasale, buccale et labiale). Ce terme comprend également les muscles, ligaments et autres structures impliqués directement ou indirectement dans la phonation.
Le phone est une unité de mesure de l’intensité perçue, ou sonie, qui sert à exprimer le niveau d’isosonie.
La phonématique est cette partie de la phonologie qui traite des unités distinctives segmentales, la prosodie distinctive constituant l’autre grande branche de la phonologie. La phonématique est l’étude des unités distinctives qui se réalisent sous la forme d’ensembles de traits pertinents simultanés, occupant une position particulière dans la chaîne. De telles unités, généralement appelées « phonèmes », sont les plus petites unités permettant une opposition significative entre les monèmes. En français par exemple, on distingue les phonèmes /p/ et /b/ car ils sous-tendent des distinctions lexicales du type « pas » et « bas », ce rapprochement constituant une paire minimale. Il y a lieu de distinguer entre le phonème (noté entre barres obliques –/…/) et le son (noté entre crochets -[…]). Contrairement au son, la réalité du phonème n’est pas de nature substantielle (articulatoire, acoustique ou auditive) mais oppositive. L’assourdissement d’un « m », en français par exemple, devrait le cas échéant être noté phonétiquement, à l’aide du signe diacritique approprié (un petit rond vide souscrit). Il n’en irait pas de même sur le plan phonologique puisque cet assourdissement n’est pas distinctif en français, sa présence s’expliquant plutôt par l’environnement phonétique (le « m » se dévoise en contexte sourd). On considérerait que les variantes sourdes et sonores de « m » en français sont des variantes contextuelles d’un même phonème /m/./su_spoiler]
Entre l’émetteur d’un message et son récepteur, elle envisage, à l’aide d’instruments techniques variés, les caractéristiques physiques de l’onde sonore transmise dans l’air. Les paramètres acoustiques des unités vocales sont la fréquence (mesurable en cycles/seconde -abréviation cps–, ou Hertz -Hz–), l’amplitude (dont l’unité relative est le déciBel -dB–), la durée (calculée en centièmes -cs–, ou millièmes de seconde -ms–) et le timbre (dont les composants sont appelés formants -F1, F2, F3, F4–). Divers appareils, comme l’analyseur de mélodie, l’oscillographe, le spectrographe, permettent ainsi de déterminer s’il s’agit de sons aigus ou graves, compacts ou diffus, forts ou faibles, longs ou brefs. Les propriétés suivantes sont également des traits acoustiques: bruyant ou sonnant, périodique ou apériodique, impulsionnel ou continu.
On l’appelle aussi phonétique physiologique. Il s’agit d’une branche de la phonétique qui examine les productions orales faites à l’aide de l’appareil phonatoire. Les unités vocales y sont définies en tenant compte de l’action du larynx, notamment des cordes vocales, ainsi que des cavités supra-glottiques (pharyngale, buccale, nasale, labiale). On utilise généralement six critères articulatoires pour décrire les sons des langues: le voisement (sonore ~ sourd), la résonance nasale (nasal ~ oral), la résonance labiale (labialisé/arrondi ~ non labialisé/non arrondi), le mode articulatoire (occlusive ~ constrictive ~ vocalique…), le lieu d’articulation (labial, dental, alvéolaire, palatal, vélaire, uvulaire, pharyngal, laryngal) et l’articulateur (labial, apical, dorsal, radical, épiglottal). L’analyse articulatoire peut avoir recours à des techniques particulières très sophistiquées (voir phonétique expérimentale): palatographie, cinéradiologie, électromyographie, stroboscopie, laryngoscopie, glottographie, etc.
Comme son nom l’indique, l’objet de la phonétique auditive est l’audition. Elle comprend trois champs d’études: l’anatomie et la physiologie de l’oreille (externe, moyenne et interne), son fonctionnement, et en particulier celui de la cochlée, et les voies auditives vers le tronc cérébral. Traditionnellement, on sépare le système auditif en deux parties, le système périphérique, qui s’arrête au niveau des premiers neurones du nerf auditif, et le système central, qui va des premiers neurones au néo-cortex. Ce dernier système est lui-même constitué de deux ensembles de fibres nerveuses, un système afférent qui va de l’oreille au cortex et un système efférent qui va du cortex vers la périphérie. Le système auditif périphérique code le signal acoustique en un influx nerveux non sans transformer ses modes de transmission: a) mode aérien jusqu’au tympan (oreille externe); b) mode mécanique de là à la fenêtre ovale (oreille moyenne); c) mode hydro-mécanique dans la membrane basilaire (oreille interne ou cochlée); d) mode électro-chimique au niveau des cellules ciliées (partie de l’organe de Corti).
Une langue n’est pas constituée de segments isolés mais de sons enchaînés dans le discours. Il en résulte que ces unités s’influencent les unes les autres constamment dans la chaîne sonore. Dans un environnement nasal, par exemple, un segment oral subira une pression à la nasalisation, le segment nasal subissant lui-même une pression à la dénasalisation. Dans un contexte sourd, un segment sonore subira une pression à la désonorisation, les segments sourds environnants subissant eux-mêmes une pression contraire, c’est-à-dire au voisement. La phonétique combinatoire est précisément l’étude de l’interaction des sons les uns sur les autres dans la chaîne.
À cet égard, la vie des sons est régie par l’économie linguistique qui met en présence deux types de pression: l’inertie des organes phonateurs et la nécessité pour les sons de se maintenir distincts pour réaliser la communication. La force d’inertie tend à rapprocher les articulations pour restreindre la dépense d’énergie. Par contre, la nécessité de la communication, telle qu’elle s’exprime dans le système des unités distinctes, tend à faire en sorte que les articulations se maintiennent comme telles, voire se différencient, évitant ainsi l’assimilation et la disparition. L’entrejeu de ces deux forces, avec les gains et les reculs tantôt de l’une, tantôt de l’autre, ponctue l’évolution linguistique.
Il s’agit d’une étude qui compare de façon systématique le phonétisme de deux langues. Il y aura, par exemple, la phonétique contrastive de l’espagnol et de l’italien, ou la phonétique contrastive de l’arabe et de l’hébreu. On insiste dès lors sur les points communs, bien sûr, mais surtout sur les différences entre les deux langues décrites.
Cette branche de la phonétique s’attache à expliquer le fonctionnement d’une seule langue en particulier. Ainsi, il y a la phonétique descriptive du français, la phonétique descriptive de l’anglais, etc. Tous les aspects phonétiques de la langue décrite sont alors abordés.
Étude de la composante phonique d’une langue dans ses états successifs à travers l’histoire.
Appelée aussi phonétique instrumentale. Il s’agit de l’étude du matériau phonétique à l’aide d’appareils mécaniques, électriques, électroniques, informatiques, ou autres.
(domaine de la phonétique)
Étude des possibilités humaines en matière de prononciation linguistique. La phonétique générale examine toute la gamme des sons qui peuvent être produits par l’appareil vocal, indépendamment des langues particulières et de la fonction que ces sons peuvent occuper dans chacune. La considération du plus grand nombre de langues possible devient alors un impératif.
(domaine de la phonétique)
On l’appelle également phonétique évolutive, ou encore, phonétique comparée (ou comparative). Elle est apparue au 19e siècle. Il s’agit d’un mouvement qui, autant par sa méthode rigoureuse que par sa recherche des lois générales d’évolution phonétique, contribua à l’avènement d’une authentique science phonétique. Les principaux représentants de ce mouvement théorique ont été le Danois Rasmus Rask et les Allemands Franz Bopp et Jakob Grimm. Ils pratiquaient la comparaison systématique des langues dans l’étude de leur évolution.
(domaine de la phonétique)
La phonétique orthoépique prescrit une prononciation en fonction d’une norme donnée. On l’appelle aussi phonétique « normative » ou « prescriptive ».
(domaine de la phonétique)
Elle vise la correction phonétique. Deux cas de figure doivent être distingués: celui de l’apprenant d’une langue seconde, qui a besoin de connaître une méthode efficace pour acquérir les bases d’une prononciation jugée acceptable de cette langue par les locuteurs natifs. Puis, il y a les personnes qui présentent un trouble du langage parlé. La phonétique orthophonique procède alors au dépistage du trouble et, en fonction du diagnostic posé, elle propose un traitement approprié.
(domaine de la phonétique)
La phonétique perceptive tente de comprendre, de décrire et d’expliquer la perception de la parole humaine. Pour ce faire, elle a recours aux neuro-sciences mais surtout à la psychologie de la perception et à la psychologie cognitive. Comment arrive-t-on à reconnaître des entités linguistiques distinctes dans ce qui est habituellement une mixture sonore? Comment arrive-t-on à percevoir l’intensité, la hauteur, la durée et le timbre des sons humains? Et quel est le rôle de la mémoire auditive dans la perception? Voilà autant de questions auxquelles elle tente de répondre. On y distingue trois champs principaux d’investigation: l’encodage des paramètres acoustiques, les indices de l’identification phonétique et les modèles de la perception linguistique.
(domaine de la phonétique)
Étude de la composante phonique d’une langue à un moment donné de son histoire, sans envisager ses états successifs à travers le temps.
La phoniatrie est cette branche de la médecine dont l’étude porte sur les désordres pathologiques de la phonation. Le terme phoniatrie désigne également les diagnostiques et les traitements des troubles du langage. Le praticien est le phoniatre.
La phonologie est un domaine de la linguistique, distinct de la phonétique, qui s’intéresse à la fonction des sons humains dans les langues. Son analyse repose sur l’étude des unités discrètes distinctives (ou pertinentes), les phonèmes et les prosodèmes, en nombre limité dans chaque langue. Les unités distinctives sont celles qui permettent d’opposer les unités de sens minimales (monèmes, ou morphèmes) dans une langue, leur apparition n’étant pas conditionnée par l’environnement phonétique ou autre, comme c’est le cas pour les variantes combinatoires ou libres (« allophones », en anglais). On reconnaît généralement deux branches d’étude en phonologie: la phonologie segmentale, ou phonématique, et la phonologie suprasegmentale, ou prosodie. La première s’intéresse principalement aux phonèmes, c’est-à-dire les unités discrètes qui valent par leur pertinence oppositive mais également par leur position particulière dans la chaîne. Les phonèmes sont en effet des ensembles de traits distinctifs (ou pertinents) qui se réalisent simultanément et qui occupent une position particulière dans la chaîne. En revanche, la prosodie (phonologique) étudie les phénomènes suprasegmentaux comme l’accent, le ton, l’intonation. Il existe de nombreuses approches et théories en phonologie, lesquelles diffèrent sensiblement quant à leurs méthodes, leurs buts, leurs principes, etc.
(phonologie et phonétique générale)
Le terme « phonostylistique », inventé par Troubetzkoy, englobe les éléments phoniques d’un énoncé oral ayant une fonction expressive ou appellative. Pour Troubetzkoy, la phonostylistique se divise en stylistique phonologique, qui s’intéresse aux procédés phonologiques d’une langue donnée, et en stylistique phonétique, qui s’intéresse à tous les aspects caractérisant le locuteur (son origine sociale, son âge, son sexe, sa culture, sa provenance géographique, etc.). Troubetzkoy distingue également la stylistique expressive et la stylistique appellative. La première s’intéresse aux procédés phoniques qui caractérisent le locuteur alors que la seconde s’intéresse aux procédés d’appel qui servent à provoquer certains sentiments chez l’auditeur.
(phonologie et phonétique générale)
Le terme « phonostylistique », inventé par Troubetzkoy, englobe les éléments phoniques d’un énoncé oral ayant une fonction expressive ou appellative. Pour Troubetzkoy, la phonostylistique se divise en stylistique phonologique, qui s’intéresse aux procédés phonologiques d’une langue donnée, et en stylistique phonétique, qui s’intéresse à tous les aspects caractérisant le locuteur (son origine sociale, son âge, son sexe, sa culture, sa provenance géographique, etc.). Troubetzkoy distingue également la stylistique expressive et la stylistique appellative. La première s’intéresse aux procédés phoniques qui caractérisent le locuteur alors que la seconde s’intéresse aux procédés d’appel qui servent à provoquer certains sentiments chez l’auditeur.
(écriture)
Les pictogrammes sont attestés depuis déjà 10000 ans dans des cultures aussi différentes que celles des Sibériens, des Inuits, des Indiens d’Amérique, ou des Bochimans d’Afrique. Un pictogramme est un signifiant, signal ou signe, qui symbolise globalement une situation, souvent concrète. Les pictogrammes-signaux sont des aides-mémoires servant à déclencher une récitation (cf. les robes de peau des sorciers-prêtres en Sibérie). En revanche, les pictogrammes-signes sont des dessins figuratifs relatant une histoire, un récit, ou une situation; ils parlent à la vue puisqu’ils portent en eux-mêmes leur signification. Dans nos civilisations actuelles, le code de la route fait un grand usage de pictogrammes.
(terme articulatoire)
L’apex est le nom donné à la pointe de la langue. Il sert d’articulateur dans la production de plusieurs consonnes (dites « apicales »).
(prosodie)
On dit d’un mot qu’il est polysyllabique s’il est constitué de plus d’une syllabe. Par exemple, en français, les mots « maison », « papa » et « ordinateur » sont des mots polysyllabiques.
Un ton ponctuel fait usage d’un registre pertinent (distinctif) de hauteur de la voix. Il adopte un niveau déterminé de hauteur à des fins distinctives. On parle ainsi de tons «hauts», «bas», «moyens», «très hauts», etc.
(terme articulatoire)
Une consonne post-alvéolaire a la partie postérieure des alvéoles comme lieu d’articulation.
(terme articulatoire)
Une consonne postdorsale a la partie postérieure du dos de la langue comme articulateur. [R] est une consonne postdorsale en français.
(terme articulatoire)
Une consonne postdorso-uvulaire a la luette comme lieu d’articulation et le dos de la langue comme articulateur.
(terme articulatoire)
Une voyelle postérieure s’articule sous le palais mou (voile du palais), à l’arrière de la bouche.
(phonétique articulatoire)
Un son est dit postériorisé lorsque, au moment de sa réalisation, il s’accompagne d’un déplacement de la langue vers l’arrière de la cavité buccale. Un son postériorisé est donc soumis à une modification de son lieu d’articulation. En français québécois par exemple, dans certains contextes phoniques, la voyelle antérieure ouverte (« a ») est souvent réalisée comme une voyelle postériorisée (et arrondie, le cas échéant): « ça », « pas », « là », etc.
(terme articulatoire)
Une consonne post-palatale a la partie postérieure du palais dur comme lieu d’articulation.
(terme articulatoire)
Une consonne post-vélaire a la partie postérieure du voile du palais (palais mou) comme lieu d’articulation.
(terme articulatoire)
Une consonne post-vélaire a la partie postérieure du voile du palais (palais mou) comme lieu d’articulation.
(phonétique articulatoire)
Les composantes subglottales du conduit vocal comprennent les poumons, la trachée et les muscles impliqués dans la respiration. La trachée se divise en deux canaux qui pénètrent chacun dans un des poumons. Les poumons fournissent l’air nécessaire à la phonation.
(terme articulatoire)
Une consonne prédorsale a la partie antérieure du dos de la langue comme articulateur. [s] et [z] sont des consonnes prédorsales en français.
(terme articulatoire)
Une consonne prédorso-alvéolaire a les alvéoles comme lieu d’articulation et la partie antérieure du dos de la langue comme articulateur.
(terme articulatoire)
Une consonne prédorso-palatale a le palais dur comme lieu d’articulation et la partie antérieure du dos de la langue comme articulateur.
(terme articulatoire)
Une consonne prédorso-prépalatale a la partie antérieure du palais dur comme lieu d’articulation et la partie antérieure du dos de la langue comme articulateur.
(terme articulatoire)
Une consonne pré-nasalisée implique que le voile du palais, abaissé au début de l’articulation, se relève avant la fin de celle-ci, interrompant le passage de l’air provenant des poumons vers les fosses nasales et supprimant du même coup la résonance nasale.
(terme articulatoire)
Une consonne pré-palatale a la partie antérieure du palais dur comme lieu d’articulation.
(phonétique combinatoire)
Une langue s’articule au moyen d’unités distinctes. La pression du système fait en sorte que non seulement il y a un frein à l’inertie mais que les unités tendent même à se transformer pour mieux se maintenir. En somme, contrairement à ce qui se passe lorsque l’inertie entre en jeu, un élément « x » accentue ses différences par rapport à « y », tout simplement pour mieux se maintenir et ainsi assurer la communication.
(phonétique articulatoire)
Le terme « pression sous-glottique » réfère à la pression de l’air contenue dans les poumons et dans une partie du chenal vocal, plus précisément entre les poumons et la glotte. Cette pression a une fonction primordiale dans le processus de la phonation parce qu’elle est impliquée dans la vibration des cordes vocales. En fait, au moment de la phonation, la fermeture des cordes vocales entraîne une augmentation de la pression sous-glottique. Cette pression force les cordes vocales à s’écarter et l’air peut ainsi s’échapper. La pression de l’air diminue alors et les cordes vocales se referment, ce qui entraîne l’augmentation de la pression sous-glottique. Ce phénomène est connu sous le nom d' »effet de Bernouilli ». La répétition rapide de cette séquence entraîne la sonorité nécessaire à toutes les langues.
(prosodie)
Ce concept est lié à celui d’accent secondaire. Lorsque, dans un polysyllabe, il y a co-occurrence de deux proéminences, l’accent primaire désigne celui qui est perçu comme dominant.
On appelle proéminence syllabique l’accentuation obtenue par une augmentation de la hauteur, de l’intensité ou de la durée (ou par une combinaison de l’augmentation de plusieurs de ces paramètres), ou encore, par le poids syllabique de la syllabe qui est le lieu de la proéminence.
(phonétique combinatoire)
Adaptation d’un son qui tend à se rapprocher, par inertie, d’un autre son de type articulatoire différent avec lequel il est en contact. L’assimilation progressive se fait de gauche à droite. Ex.: dans [sybsiste] (« subsister »), le second [s] devient sonore et se réalise (presque) comme [z] sous l’influence de la consonne sonore [b] –> [sybziste].
(phonétique combinatoire)
Adaptation d’un son qui tend à se rapprocher, par inertie, d’un son à distance de type articulatoire différent. La dilation progressive se fait de gauche à droite. Ex.: dans [definitwar] (« définitoire »), le premier [i] (fermé) tend à s’ouvrir et à se réaliser en [e] sous l’influence du [e] (mi-fermé) qui le précède –> [defenitwar].
(phonétique articulatoire)
Les lèvres sont projetées vers l’extérieur lorsque, à partir des mouvements des muscles orbicularis oris, depressor labii et levator labii superior, il y a formation d’une cavité à l’avant de la bouche. La cavité créée par la projection et l’arrondissement des lèvres est un résonateur (labial) qui permet la réalisation d’articulations labialisées (consonnes) ou arrondies (voyelles).
(prosodie)
En phonétique, un prosodème est une unité qui dépasse le cadre du segment. Il peut s’agir d’un accent, d’un ton, d’un groupe rythmique, d’un groupe de souffle (groupe ou syntagme intonatif), voire d’une courbe mélodique (intonation). Le point d’incidence du prosodème sera, selon le cas, la syllabe, ou une combinaison d’entre elles.
En phonologie, il existe deux grands types de traits distinctifs dans les langues. Il y a ceux qui se manifestent sous la forme d’ensembles de traits pertinents simultanés, occupant une position particulière dans la chaîne et constituant des unités minimales et successives, les phonèmes; ce sont les traits segmentaux. La phonématique étudie et classe les unités distinctives qui ont une telle valeur grâce à leur nature pertinente et à leur position respective. Là où la position ne joue plus, on aborde l’autre chapitre de la phonologie, à savoir la prosodie distinctive. Celle-ci est l’étude des traits phonologiques qui échappent à l’articulation phonématique et qui débordent le cadre des segments phonématiques. Les traits phonologiques supra-segmentaux, ou prosodèmes distinctifs, sont des traits oppositifs qui n’occupent pas de position particulière dans la chaîne et qui ne sont pas analysables en phonèmes.
(domaine de la phonétique)
La prosodie est cette partie de la phonétique qui traite de l’organisation des structures qui dépassent le cadre du segment. Plus précisément, la prosodie envisage un énoncé dans la continuité de ses segments, en cherchant à comprendre comment les paramètres prosodiques que sont la durée, l’intensité et la hauteur concourent à former des unités supra-segmentales, à savoir des tons, des accents, des groupes rythmiques, des syntagmes intonatifs ou groupes de souffle. La prosodie tente d’expliquer comment se fait l’ancrage des paramètres prosodiques aux syllabes, c’est-à-dire leur positionnement à des endroits précis dans des mots, dans des syntagmes et dans des phrases. Quant à l’influence exercée sur la prosodie par les propriétés intrinsèques des segments, elle est l’affaire de la microprosodie.
L’intonation, qui résulte de variations de hauteur mélodique, d’intensité et de durée, s’avère on ne peut plus importante pour l’identification et la détermination d’attributs linguistiques comme les modalités d’assertion (affirmation, ordre, interrogation…), la délimitation des groupes syntaxiques et des phrases, l’expression des nuances de sens les plus fines, sans parler des multiples autres caractéristiques non négligeables qu’elle véhicule et qui ont trait à l’accent, à l’âge, au sexe et à l’origine socio-géographique des locuteurs. Il ne faudrait pas oublier qu’il n’y aurait pas de sons ni de mots s’il n’y avait pas de courbe mélodique pour les porter. Au demeurant, il ressort de nombreuses études sur la perception que l’identification des points-clés d’un énoncé se fait précisément en utilisant les informations provenant des contours de la courbe fondamentale de fréquence, des structures temporelles et de l’évolution de l’intensité. Et il est maintenant prouvé que la déformation de la ligne mélodique entraîne facilement une diminution de l’intelligibilité.
(prosodie)
Lorsque l’on considère la hauteur au niveau d’un énoncé, on parle d’intonation ou de courbe mélodique. Leur analyse est celle de la structure prosodique de la parole. La mélodie d’un énoncé est essentiellement véhiculée par les variations de la hauteur de la voix dans le temps. La hauteur dont il est question alors n’est pas inhérente aux traits segmentaux puisqu’il s’agit d’une caractéristique qui se superpose aux segments. Le cadre des variations de hauteur envisagées transcende le segment car il correspond le plus souvent à la syllabe, ou à une combinaison de plusieurs d’entre elles. La structure prosodique des énoncés fait intervenir les dimensions de base des traits acoustiques de la parole (la durée, l’intensité et la hauteur), et ce, au-delà des segments. L’analyse supra-segmentale considère l’impact de la durée, de l’intensité et surtout de la hauteur, sur la proéminence syllabique, le rythme, la continuité et le débit.
(domaine de la phonétique)
Ce domaine récent de la phonétique s’intéresse à l’acquisition du langage mais aussi à tout ce qui touche aux rapports entre l’individu et le langage, soit la perception, l’exécution et la représentation de la langue par le biais du filtre linguistique individuel. Il s’agit d’une branche de la psycholinguistique qui, elle-même, relève de la psychologie cognitive. La psycholinguistique est née il y a une quarantaine d’années, de la volonté de collaborer entre linguistes et psychologues. Elle tente de déterminer par quels processus psychologiques l’auditeur arrive à dégager le sens à partir des données acoustiques contenues dans le signal qu’il perçoit.
L’expérimentation sur les processus de production de la parole étant difficile, c’est sur l’étude des processus de compréhension que se sont surtout centrés les travaux en psycholinguistique. En gros, trois types de méthodes sont pratiqués, selon que l’on cherche à déterminer les conditions d’identification du stimulus verbal, à saisir les procédures de traitement lors de leur déroulement, ou à caractériser après coup le produit de ce traitement. Les techniques de manipulation du signal en perception de la parole appartiennent au premier type. Elles permettent de déterminer la nature des informations utilisées par l’auditeur et le rôle du contexte dans la reconstitution d’informations manquantes. Le second type de méthodes entend analyser les procédures de traitement en temps réel, au moment même où elles s’effectuent. Il s’agit généralement de mesures chronométriques permettant de calculer le temps qu’un sujet met pour déterminer si une phrase est vraie ou fausse, si une séquence correspond à un mot ou à un logatome, si un segment correspond à tel ou tel phonème, etc. Le troisième type de méthodes analyse, par des techniques de rappels ou autres, le produit du traitement, en mémoire à court ou à long terme.
(phonétique acoustique)
Un son pur est un son qui n’est composé que d’une seule fréquence. On le représente graphiquement par une onde sinusoïdale parfaite. Ce genre de son est extrêmement rare dans l’environnement car il nécessite l’absence de réflexion et de résonance. On le produit généralement en laboratoire, à l’aide d’appareils, ou avec un diapason.
Q
(phonologie)
Une quantité discontinue ou unité discrète est un élément phonologique par lequel des unités significatives minimales (monèmes, morphèmes) sont distinguées les unes des autres. C’est un élément qui vaut par sa présence ou son absence. Il n’est jamais plus ou moins quelque chose car il n’a de réalité qu’oppositive. Par exemple, en français, les mots « pain » et « bain » sont distingués l’un de l’autre grâce aux quantités discontinues /p/ et /b/. En phonologie, les quantités discontinues ou unités discrètes sont des unités non significatives mais distinctives, c’est-à-dire des unités qui permettent d’opposer les monèmes d’une langue. On dégage les quantités discontinues au moyen de la procédure de découverte appelée « commutation ». Les unités discrètes peuvent être de nature segmentale (les phonèmes), ou supra-segmentale (les tons).